La Sainte Patronne des Ethnologues

Hep !

Je mets cette chanson en ligne sur mon site. C’est un acte délibéré, que je fais en conscience. Je pourrais énumérer des justifications (la chanson est peu diffusée… ça fait de la pub…) mais en l’occurrence ce serait manquer l’essentiel : il se trouve que la maison de disque d’Ani Difranco, c’est Ani Difranco (Righteous Babe Records).
Depuis 1990, Ani Difranco est auto-produite. Précisons : son succès actuel, aujourd’hui en 2008, est autoproduit. C’est pourquoi il a suivi une courbe ascendante exponentielle, par la loi du bouche-à-oreille, de quelques centaines pour les premiers albums jusqu’à des ventes qui se comptent aujourd’hui en millions. Autrement, comme c’est généralement le cas, ce serait le succès de Virgin ou de Warner, pas d’Ani Difranco. Eh oui…
RQ : Dans pas mal de chansons écrites dans les années 1990, AD évoque la tentation de « signer » (notamment « Napoleon ») ou se galvanise en y mettant sa fierté (« Letter to a John »). Voir aussi le clip « Blood in the Boardroom », visite chez le boss d’une maison de disque qui tourne mal…

1. C’est pour cela qu’AD vend principalement aux USA (outre la barrière linguistique, qui n’a jamais empêché les Français de hocher la tête) : une réputation alimentée par le bouche-à-oreille, même progressivement relayée par des journalistes indépendant, ça traverse moins vite les océans qu’un virement électronique de Virgin Corporated à sa filiale française. C’est pour ça que c’est bon de pouvoir mettre une chanson d’Ani sur son site internet.

2. C’est d’autant plus bon que je sais qui est derrière, je sais qu’un fonctionnaire zélé ne va pas me faire un procès. Du coup il devient possible de faire ce genre de chose, ce genre de geste en conscience. Il devient possible de respecter quelqu’un sans signer un contrat, par un respect qui s’entend.

3. Vous qui cliquez, vous ne vous en rendez même plus compte… Alors ce petit panneau est là pour vous réveiller. C’est un « clic équitable » si vous voulez. Tout cela n’est qu’une question d’honneur. La question, telle qu’elle serait formulée par des Yéménites des Hauts-Plateaux, c’est dans quelle mesure le système mondial préserve l’honneur, préserve la possibilité d’entretenir des rapports d’honneur, la préserve de la makhnatha des petits fonctionnaires zélés.
   C’est finalement du même ordre que lorsqu’on met son argent en bourse ou qu’on fait le plein de super. On connaît la chanson : ne vous en souciez pas, mais surtout signalez-nous tout colis abandonné…

Assez parlé. Je compte sur vous pour donner à Righteous Babe ce qu’éventuellement vous lui devez. Par exemple en achetant de jolis T-shirts :