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Préparant ces jours-ci un texte sur Bateson, l’islam et la
théorie de l’Evolution, j’ai cette chanson d’Ani qui me revient
sans cesse : Up up up up up up. Je ne me souvenais pas à quel
point cette chanson était batesonienne. En 1999, quand la
chanson est sortie, j’étais trop jeune pour percevoir ce genre
de choses. Mais Bateson m’a appris depuis qu’une structure - une
spirale par exemple - est toujours une expression de la
croissance d’un être vivant. (Pour en savoir plus, vous pouvez
lire en ligne la petite anecdote racontée par Bateson aux pages
20 et 21 de la Nature et la Pensée.)
Je n’ai pas le temps de traduire la chanson,
mais j’aimerais illustrer cette idée avec trois petites vidéos :
trois petites chansons en 1998, 1995 et 2009, pour dire le
plaisir toujours renouvelé que j’ai à regarder Ani grandir, par
le miracle de youtube, et à me voir grandir à travers elle, dans
la pulsation du monde. Sans Ani, dans ce monde, je ne sais si
j’aurais su grandir.
Subhân Allah - Oh grandeur de Dieu! Ani Difranco nous
met en garde contre les dangers du shirk (péché
d’association) dans le monde contemporain…
V.O.
V.F.
they told you your music
could reach millions
that the choice was up to you
and you told me they always
pay for lunch
and they believe in what i do
and i wonder
will you miss your old friends
once you’ve proven what you’re worth
yeah i wonder
when you’re a big star
will you miss the earth
Ils t’ont dit que ta musique
pourrait atteindre des millions
que c’était à toi de faire le choix
Et tu m’as dit :
ils paient chaque fois le resto
et ils croient en ce que je fais
Et je me demande
est-ce que tes vieux amis te manqueront encore
une fois que tu auras fait la preuve de ce que tu vaux
Oui, je me demande
Quand tu seras une étoile
est-ce que la Terre te manquera
i knew you would always want more i
knew you would never be done
‘cuz everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Mais je savais que tu en voudrais
toujours plus
je savais que tu n’en aurais jamais fini
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.
And the next time
that i saw you
you were larger than life
you came and you conquered
you were doing alright
you had an army
of suits behind you
all you had to be was willing
and i said i still
make a pretty good living
but you must make a killing
a killing
Et la fois suivante
quand je t’ai vu
tu étais plus grand que nature
tu arrivais, tu conquérais
ça allait bien pour toi
tu avais une armée
de costards derrière toi
il te suffisait de vouloir
Et j’ai dit
je m’en sors toujours bien
mais tu dois faire un massacre
un massacre
I hope that you are happy
i hope at least you are having fun
‘cuz everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Et j’espère que tu es heureux
J’espère au moins que tu t’amuses
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.
Now you think, so that is
the way it’s gonna be
that’s what this is all about
and i think that is
the way it always was
you chose not to notice until now
yeah now that there’s a problem
you call me up to confide
and you go on for over an hour
’bout each one that took you for a ride
Et voilà qu’à présent tu te dis :
ce sera toujours comme ça,
tout ça pour ça.
Et je me dis
ça a toujours été comme ça
tu avais choisi de ne pas le remarquer jusqu’à
maintenant
Oui, maintenant qu’il y a un problème
tu me passes un coup de fil pour te confier à quelqu’un
Et tu continues pendant une heure
sur chaque personne qui t’a fait promener.
And i guess that you dialed my
number
‘cuz you thought for sure that i’d agree
and i say baby, you know i still love you
but how dare you complain to me
everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Et j’imagine que tu as composé mon
numéro
car tu t’es dit que je serais forcément d’accord
Et je dis, mon petit, tu sais que je t’aime toujours
mais comment oses-tu te plaindre à moi?
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.
Chanson extraite d’un album sublime, Dilate
(1996).
J’ai aussi traduit en français “Most of the time” de Bob Dylan,
reprise par Ani Difranco. Juste parce que cette chanson m’émeut,
juste parce qu’elle est belle.
- « … En tous
cas mes patients, ça les fait cogiter l’affaire DSK! »
dit ma mère, qui est psy, à la fin de sa journée.
- « Maman tu sais, on en est tous là… »
Moi aussi l’affaire DSK me fait réfléchir. Outre le court
billet de blog posté sur Médiapart, j’ai exhumé une
chanson d’Ani Difranco qui m’obsède ces derniers jours. Elle
avait à l’époque 21 ans.
Comment cette
« righteous rage » s’est-elle perdue toutes ces années dans ma
mémoire? Comment ai-je pu remettre le disque sur l’étagère,
trouvant la chanson fatigante et « un peu trop féministe »?
Comment peut-on être « trop féministe »? Il est grand temps
qu’on se réapproprie le genre comme métaphore, et que la chanson
d’Ani résonne enfin comme une chanson de combat, au delà de
l’underground gay et lesbien.
J’en veux à tous
ceux qui partent « se battre pour les droits des femmes » sans
avoir nettoyé au préalable leurs propres écuries.
Je leur envoie cette
chanson au visage, à eux aussi (que ce soit pas toujours les
mêmes qui prennent).
Make them
apologize
VO “assistée”
(Si vous êtes vous aussi très en colère, un bonus-surprise vous
attend tout à la fin.)
my breast is
cradled (ma poitrine est bercée dans la courbe de ma
guitar) in the curve of my guitar
i’m breaking strings and other things
playing hard
no, i’m not on the rag (Non, je n’ai pas mes règles) but i’m not on the run (Mais je n’ai pas non plus le
feu aux trousses) i am matching (défier) the big boys
one for one
and i must admit i am
having myself some fun
because the music business
is still run by men
like every business and everything
but i can sing like a sonofabitch
make them twitch around their eyes (”tourner en
bourrique”, en + sexuel) make them apologize
he had a mean streak (il avait une
mèche rebelle) three miles wide (d’une largeur de 3 miles) it was a long walk
to the other side (c’était pas une mince affaire de
passer en face) she tried to get through it
holding on to her smile (elle a pourtant essayé en
s’accrochant à son sourire) but he wasn’t worth the time it takes
to make that mistake
he just wasn’t worthwhile
she’s been under command
of the wrong man
now she’ll give you anything
except the upper hand
she was his mother, and his lover
and his wife
now she wants the luxury
of her own life
because the marriage business
is still run by men
like every business and everything
but she can sing like a sonofabitch
make him twitch around his eyes
girl, make him apologize
they all want
to lead the fight
and they know what they know alright
but there’s so much
they just don’t understand
i mean what about the other sex
what about the other hand
they only know what they’ve been told
and they are well cast
but they don’t break the mold (ils sont bien moulés, mais
ils ne cassent pas le moule) and good sources (bonnes intentions) are not
enough
so she calls their bluff (jouer au bluff) yeah she calls their bluff
J’ai trente ans. Je partage avec vous une chanson reprise par
Ani Difranco (de Phil Ochs à l’origine). Ça parle de ce qu’on
appelle communément le Jugement Dernier. Traduction et
commentaire en dessous.
Quand je serai parti
Il n’y a nulle part dans ce monde où je serai
chez moi, quand je serai parti
Je ne pourrai distinguer le vrai du faux, quand je serai parti
Et tu ne me verras pas chanter cette chanson, quand je serai
parti
Alors je crois bien que je vais devoir le faire tant que je suis
là.
Je ne sentirai pas le flot du temps, quand je
serai parti
Et tous les plaisirs de l’amour ne seront pas pour moi, quand je
serai parti
Mon stylo ne versera pas une ligne de chanson, quand je serai
parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.
Je ne respirerai pas l’air vigoureux, quand je
serai parti
Je ne pourrai même pas me soucier de mes inquiétudes, quand je
serai parti
On ne me demandera pas de faire ma part, quand je serai parti
Alors il va falloir la faire tant que je suis là.
Je ne courrai pas me mettre à l’abri de la
pluie, quand je serai parti
Je ne souffrirai même pas de mes peines, quand je serai parti
Je ne saurai dire qui est louable et qui est critiquable, quand
je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.
Je ne verrai pas le doré du soleil, quand je
serai parti
Tous les soirs et les matins ne seront qu’un, quand je serai
parti
Je ne pourrai chanter plus fort que les armes, quand je serai
parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.
Mes jours ne seront plus des danses délicieuses,
quand je serai parti
Et les sables se déroberont à ma vue, quand je serai parti
Je ne pourrai ajouter mon nom au combat, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.
Je ne pourrai pas rire des mensonges, quand je
serai parti
Ni demander comment, et quand, et pourquoi, quand je serai parti
Je ne pourrai vivre avec assez de fierté pour mourir, quand je
serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.
(traduction VP)
Nan, sans dec, c’est le jugement dernier! Te
rends-tu compte, honorable lecteur, que tous ces méchants barbus
qui vocifèrent sur les chaines satellitaires ne parlent pas
d’autre chose? C’est une question de forme, en somme - “une
certaine esthétique de la réception”, comme dit mon oncle
Sadok en souriant lorsque nous traversons la ville le vendredi à
l’heure du déjeuner. Mais sur le fond, c’est kif-kif!
L’autre soir à la prière du coucher, un frère africain me dit :
“Trente ans… Aux anniversaires on fait la fête, alors qu’on
devrait pleurer sur le temps perdu, et le peu qu’il nous reste
avant d’être confrontés à Dieu!” Donc on est bien
d’accord, c’est à peu près kif-kif. Maintenant, une ultime
question : à qui profite le malentendu?
On va fonder le Comité pour la Réhabilitation
du Jugement Dernier! Rien n’est plus urgent pour la France.
D’ailleurs c’est un projet en vue duquel j’œuvre secrètement
depuis plusieurs années déjà. Cela fait plus de deux ans que
j’ai traduit
“Righteous Babe” en arabe et que j’ai inauguré ce blog.
J’ai prêché pour notre Sainte Patronne, un peu dans le désert il
faut bien le dire. Mais l’ouverture des souscriptions pour le
CRJD interviendra sous peu. Préparez-vous, les places seront
chères bien entendu ;-).
J’ai mes trente ans demain, mais en fait ça
fait un moment que je les sens. Peut-être à cause de ce projet
dans lequel je me suis embarqué. Faut dire, voilà bien un projet
d’âge mûr…
Ces
jours-ci, grosse mobilisation à Antony autour des maisons
menacées par un plan d’alignement (dont la mienne). Voir ici
le site de l’ASPEA et mon témoignage là.
Bien sûr, ça me fait penser à la chanson d’Ani « Subdivision »,
qui parle de nos villes. Cette chanson s’applique si bien à
Antony…
Les blancs ont tellement peur des noirs,
Ils tracent au bulldozer leurs petites routes qui tortillent
dans la campagne, pour y installer leurs petites maisons
Tandis que l’Amérique voit son cœur arraché, le mur de Berlin
court encore sur Main Street, séparant l’Est et l’Ouest.
Et rien ne bouge, pas même une souris, dans les commerces
barricadés et les maisons en ruine
Alors ils nous accrochent des bannières colorées sur chaque
lampadaire
Rien que pour nous prouver qu’ils n’ont aucunes manières,
qu’ils sont sans merci, qu’ils sont insensés.
Et je me demande ce qu’il faudra pour que
ma ville se relève
D’abord admettons nos erreurs, puis ouvrons nos yeux
Les fantômes des vieux buildings hantent les parkings
Dans ces villes du bon voisinage que l’histoire a oubliées.
Je me rappelle la première fois que j’ai vu
quelqu’un dormir sur le trottoir gelé
Je me suis dit : je ne peux pas simplement passer mon chemin,
ce n’est pas possible…
Mais j’ai appris en suivant l’exemple à mettre encore un pied
devant l’autre
C’est incroyable ce qu’on apprend tous à faire
Et nous sommes conduits par le déni comme des agneaux à
l’abattoir
Au service d’empires de style et de limonade acidulée
Sur la route de la ferme et ses quatre voies qui mènent au
centre commercial
Nos rêves ne sont que guillotines sur le point de s’abattre.
Et je me demande ce qu’il faudra pour que
mon pays se relève
D’abord admettons nos erreurs, puis ouvrons nos yeux
Ou alors ce n’est plus l’affaire que d’une dernière décision
absurde
Et l’Amérique La Belle n’est plus qu’une division béante.
(Traductions VP)
[Une bonne version mp3 est en accès libre (écouter
ici, télécharger
là), dans le cadre de “daytrotter
session” (avec aussi d’autres chansons plus récentes et le
poème “coming up”)]
Je me rappelle avoir lu il y a quelques années qu’Ani Difranco
devait être l’invitée de la première émission télé du pays
(david letterman show, je crois) mais elle avait voulu chanter
cette chanson : la chaîne voulait qu’elle en chante une autre,
alors elle a décliné l’offre.
Sur ce, bonne nuit !
[En fait j’avais déjà traduit cette chanson
il y a plus d’un an et demi, alors que j’étais au Caire pour
une rencontre d’études doctorales sur « les littéralismes dans
les monothéismes ». Dans la chambre d’hôtel je pensais à mon
pays, et à ces deux chansons. Comme y’avait pas internet je
l’ai pas posté sur le moment, après j’ai oublié. Donc je poste
aujourd’hui Grey,
une chanson introspective que j’avais commencé par
traduire, suivie de Subdivision.]
Nouvelles du front de la rédaction : ces
temps-ci, ça sort, ça n’arrête pas de sortir. Alors j’ai
régulièrement dans la tête cette chanson, Landing Gear.
Une chanson composée par Ani - préméditée au moins - pendant
qu’elle accouchait, chez elle, en janvier 2007. Paroles
en VO ici. Musique
là, piste numéro 10.
Train d’atterrissage
Eh, petit sac de sucre flottant dans sa
biosphère,
Rassemble le courage de préparer ton train d’atterrissage
Et sors me rejoindre
Car je suis aussi fatiguée qu’un ours polaire qui se noie,
Nageant de ci de là, cherchant une embarcation,
Et il fait Dieu-horriblement chaud dehors…
Et cesse de me donner ton coup de pied dans la côte chaque
fois qu’Adam raconte ce qu’il a fait :
« L’homme crée la femme », dit-il, agitant ses mains en l’air
comme Mister Showbiz
Tu vas adorer ce Monde,
Dû-ce être la dernière chose que je ferai
L’énorme blague extravagante
avec son nappage de sauce chocolat doux-amer
Pour quelqu’un qui n’est même pas encore là
Regarde combien le monde t’aime!
Regarde combien le monde t’aime!
Les bougies rapetissent, la musique
s’estompe
Ta piñata est déformée
C’est le moment de naître.
Et la mort est à la porte, faisant du démarchage pour ce
sanguinolent démodé
Ici-même, dans la Maison de la Création
Réplique du dessoûlement à l’instant de Révélation
Tu vas adorer ce Monde, Dû-ce être la dernière chose que je ferai L’énorme blague extravagante avec son nappage de sauce chocolat doux-amer Pour quelqu’un qui n’est même pas encore là Regarde combien le monde t’aime! Regarde combien le monde t’aime!
Cet hiver j’ai traduit deux autres chansons du
même album ici.
Au cours de l’année 2008, ce blog me servait de
temps en temps de défouloir en marge de mon travail de thèse. La
perspective d’un dénouement commence à se profiler, me
permettant enfin à terme inchallah de partager le
cœur de cette histoire. Donc j’aime autant remballer tous ces
textes provisoires (et, il faut bien le dire, souvent
incompréhensibles…).
Je rassemblerai sous peu mes quelques
traductions afin qu’elles restent disponibles aux amateurs
francophones d’Ani Difranco, désintriquées de mes propres
réflexions sur le travail ethnographique.
i’m cradling the softest, warmest
part of you in my hands
feels like a little baby bird fallen from the nest
i think that your body is something i understand
i think that i’m happy
i think that i’m blessed
Je berce ta plus douce partie, la
plus chaude, entre mes mains,
On dirait un petit oiseau tombé du nid,
Je pense que ton corps est une chose que je comprends.
Je pense que je suis heureuse.
Je pense que je suis bénie.
but i’ve had a lack of inhibition
i’ve had a loss of perspective
i’ve had a little bit to drink
and it’s making me think
that i can jump ship and swim
that the ocean will hold me
that there’s got to be more
than this boat i’m in
Mais j’ai manqué d’inhibition,
J’ai eu une perte de perspective,
J’ai un peu bu,
et cela me fait penser
Que je peux sauter par dessus bord et nager
Que l’océan me tiendra
Et qu’il doit bien y avoir plus
Que ce bateau à bord duquel je me trouve.
they can call me crazy if i fail
all the chance that i need is one-in-a-million
and they can call me brilliant
if i succeed
gravity is nothing to me
i’m moving at the speed of sound
i’m just gonna get my feet wet
until i drown
Ils peuvent bien me dire folle si
j’échoue,
Il me faut juste une chance sur un million
Et ils peuvent me dire brillante
si je réussis,
La gravité n’est rien pour moi,
Je me déplace à la vitesse du son,
Et je veux me mouiller les pieds
Jusqu’à me noyer.
i teeter between tired
and really, really tired
i’m wiped and i’m wired
but i guess that’s just as well
‘cuz i’ve built my own empire
out of car tires and chicken wire
and now i’m queen of my own compost heap
and i’m getting used to the smell
Je vacille entre fatiguée,
et vraiment vraiment fatiguée,
Je m’essuie et je me prends les câbles
Mais sans doute c’est très bien ainsi
Car j’ai bâti mon propre empire
Avec des pneus de voiture et les bouts de ficelle du
poulet,
Je règne sur ma pile d’ordures en décomposition,
Et je m’habitue à l’odeur.
i’ve had a lack of information
i’ve had a little revelation
i’m climbing up on the railing
trying not to look down
i’m going to do my best swan dive
into shark infested waters
i’m gonna pull out my tampon
and start splashing around
Mais j’ai eu un manque d’information,
J’ai eu une petite révélation,
Je grimpe sur la balustrade
Essayant de ne pas regarder en bas,
Puis je ferai mon meilleur plongeon de cygne
Dans les eaux infestées de requins,
Je tirerai mon tampon
Et me mettrai à asperger tout autour.
‘cuz i don’t care if they eat me
alive
i’ve got better things to do than survive
i’ve got the memory of your warm skin in my hands
and i’ve got a vision of blue sky and dry land
Car cela m’est égal s’ils me mangent
vivante,
J’ai bien mieux à faire que de survivre,
J’ai la mémoire de ta peau chaude entre mes mains,
J’ai une vision de bleu ciel et de terre sèche.
i’m cradling the hardest, heaviest part of me in my
hands
the ship is pitching and heaving
our limbs are bobbing and weaving
i think this is something i understand
i just need a couple vaccinations
for my far-away vacation
i’m gonna go ahead and go boldly
‘cuz a little bird told me
that jumping is easy
that falling is fun
right up until you hit the sidewalk
shivering and stunned
Je berce la plus dure, la plus lourde
partie de moi entre mes mains,
Le bateau tangue, se soulève dans la houle,
Nos membres, bringuebalants, s’entrelacent,
Et je pense qu’il y a là une chose que je comprends.
Il me faut simplement quelques vaccinations
Pour des vacances lointaines
Je vais y aller, et y aller franchement,
Car un petit oiseau m’a dit
Que sauter est facile,
Que tomber est rigolo,
Jusqu’à ce que tu t’écrases contre le trottoir,
Tremblotant et sonné.
they can call me crazy if i fail
all the chance that i need is one-in-a-million
and they can call me brilliant
if i succeed
gravity is nothing to me
i’m moving at the speed of sound
i’m just gonna get my feet wet
until i drown
Ils peuvent bien me dire folle si
j’échoue,
Il me faut juste une chance sur un million
Et ils peuvent me dire brillante
si je réussis,
La gravité n’est rien pour moi,
Je me déplace à la vitesse du son,
Et je veux me mouiller les pieds
Jusqu’à me noyer.
Ani Difranco (1998)
Traduction de VP. En V.O. ici.
Autre vidéo ici
(plus expressive, le son est moins bon), et même une à
Paris.
Hier soir, à Paris, je voulais fêter son
arrivée au pouvoir (en novembre, j’étais au Yémen, où les gens
s’en moquaient). On m’a encore dit, en soupirant : « Boah, oui,
c’est vrai… Au moins, c’est un beau symbole… ». Non : Obama
n’est pas un symbole, c’est un symptôme. Là est la différence
entre Obama et Ségolène, entre l’enthousiasme qui s’est levé aux
Etats-Unis et les petites stratégies du parti socialiste en
2006 : « On va prendre une femme, ça fera un beau symbole, et
comme ça on gagnera… » La machine médiatique a suivi, pas les
électeurs.
Le problème, il me semble, est encore au fond celui de
l’intellectualisme français (Bourdieu), et d’un débat public
monopolisé par des formes rhétoriques qui s’y déploient selon
leurs lois propres : plus personne n’est aux commandes, il n’y a
plus d’auteurs, juste des « paradigmes ». Du coup, si certains
ont des velléités d’agir, c’est surtout qu’ils ne se sont pas
aperçus à quel point tout cela est creux. Je crois vraiment
qu’il y a eu des gens au PS qui se sont dit : « Il nous faut un
leader qui accouche de l’Histoire : on va prendre une femme ! ».
Et le pire, c’est que personne n’a pu les arrêter. Jusqu’à
aujourd’hui, nous sommes collectivement incapables de déjouer ce
genre de littéralisme creux.
L’enjeu du féminisme tel que je le comprends - et Ani avec moi
je crois, n’est pas tant de mettre des femmes au pouvoir, que de
savoir discerner entre les Hommes capables d’accoucher et les
autres. Mais j’ai l’impression que les Français sont largués,
loin de leur corps, loin de leur monde, et spectateurs d’une
intrigue qui leur reste hermétique. Et je me dis que c’est
peut-être bien l’effet pervers de la pirouette de Chirac, qui
nous a épargnés d’être en ligne de mire après le 11 septembre.
Car pendant ce temps là, ailleurs, il se passait des choses : la
tête ne réfléchit pas pareil quand le corps est en ligne de
mire. Dans l’Amérique de Bush aussi il se passait des choses ;
ce blog est là pour en témoigner (voir notamment le post Bateson,
Ani Difranco et les chats). Je le laisse donc en
l’état, s’il peut contribuer à faire connaître les mots d’Ani
Difranco durant la décennie 2000. Et tant pis pour l’incohérence
de mon propos à moi, ne faites pas attention, ça s’éclaircira
plus tard.
Les traductions sont faites à la va-vite…
corrections bienvenues!
Red
letter Year
Le soir de la nouvelle année, on a fait péter
les champis et dansé dans la maison
Faisant de la musique avec tout ce que nous trouvions
L’incantation remplaçait les résolutions
Et nous firent le vœu d’accomplir chaque perfection qui nous
serait donnée.
Et les déesses dirent mot que ce serait une
année aux lettres rouges
Sans mentionner tout ce qui allait changer par ici
Et c’est aussi bien que nous n’ayons pas été enflés d’effroi
Mais avec des visions de prunes confites (= présages de la nuit
de Noël) dansant dans nos têtes.
D’abord tu plonges, puis la remontée te donne le
relief
Et quand tu atteins la surface, tu ne vois que tes amis,
Alors tu attrapes ton crayon rouge et tu surlignes la photo en
arrière plan
Et finalement le monde entier est fait d’une seule ligne
ininterrompue.
Et quand tu te réveilles malade comme un chien
La tignasse en mauvais état
Debout sous une pancarte allumée et les mots « à l’antenne »
Et que l’eau monte, arrive de tous côtés
Souviens-toi simplement que tu es là, tu as toujours été là.
Et représentant la race blanche
Un homme à la tête de singe
Nous survole en hélicoptère
En sifflotant Dixie et en faisant l’idiot.
Dans une ville qui pourrait te mettre un pistolet sous la gorge,
Ou arracher le toit de ta maison,
Une moisissure remonte les murs
Et s’endort dans tes poumons.
Et toi et moi savons tous les deux boire
Donc nous aurons toujours tu travail dans cette ville
Et d’ailleurs la police stationne au pont
Et empêche le passage au niveau supérieur
Alors sortons des tabourets de bar
Et mettons-nous aux premières loges
Pour un instant déroutant
Ils vont montrer la réalité à la télé.
Alla
this
Je ne resterai pas immergée
Dans cette malédiction ultra-violente
Je ne te laisserai pas faire de moi un outil
Je garderai libre mon esprit et mon corps
Bye bye la minutie du théâtre quotidien
Je me développe exponentiellement
Je suis conscience sans identité
Je suis bien des choses
Et faites de toute chose
Mais je ne serai pas ta caution
Je n’irai pas traîner dans ton drive-thru
Et je ne regarderai pas ton « son et lumière »
J’ai des endroits bien meilleurs où aller
Je maintiendrai la vérité
Que je connaissais enfant
Je ne mettrai pas en forfait ma créativité
Devant un monde tout disposé pour moi
Je regarderai tout autour de moi
Et ferai le vœu de garder en tête
Que tout cela (alla this) n’était que l’idée de quelqu’un
Ce pourrait aussi bien être la mienne.
Et je ne te louerai pas mon temps
Je ne te vendrai mon cerveau
Je ne prierai pas un Dieu mâle
Parce que ce serait une folie
Et je ne peux encourager les troupes
Car ils sont dupés jusqu’au dernier
Et je ne fermerai pas l’œil d’une paupière
Jusqu’à ce que les femmes se soient rassemblées
+
School Night, etc.
Sur Youtube, je viens de dénicher « School
night », une des plus belles chansons d’Ani, sur la séparation,
avec les paroles en anglais, version Karaoké
Oooooooooooooh!
Oh, Merveilles de Youtube! Ani Difranco à 23
ans, en 1994! Une émission d’une heure, avec interview de 10
minutes et le reste de concert… Lââââââ ilaha illa
lllllâââââââh!
mmmm et puis 15 ans plus tard, Ani interviewée
par le magazine “Mindful
Mama (maman attentionnée)”… J’adore! J’adore.