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La Sainte Patronne des Ethnologues

La Sainte Patronne des Ethnologues

26 janvier 2013

Up up up up up up : Structure & croissance d’Ani Difranco…

Classé dans : Non classé — Tags:, — admin @ 13:19

Préparant ces jours-ci un texte sur Bateson, l’islam et la théorie de l’Evolution, j’ai cette chanson d’Ani qui me revient sans cesse : Up up up up up up. Je ne me souvenais pas à quel point cette chanson était batesonienne. En 1999, quand la chanson est sortie, j’étais trop jeune pour percevoir ce genre de choses. Mais Bateson m’a appris depuis qu’une structure - une spirale par exemple - est toujours une expression de la croissance d’un être vivant. (Pour en savoir plus, vous pouvez lire en ligne la petite anecdote racontée par Bateson aux pages 20 et 21 de la Nature et la Pensée.)

Je n’ai pas le temps de traduire la chanson, mais j’aimerais illustrer cette idée avec trois petites vidéos : trois petites chansons en 1998, 1995 et 2009, pour dire le plaisir toujours renouvelé que j’ai à regarder Ani grandir, par le miracle de youtube, et à me voir grandir à travers elle, dans la pulsation du monde. Sans Ani, dans ce monde, je ne sais si j’aurais su grandir.

Et sans le Yémen bien sûr…

Allah est plus savant.


Up up up up up up, 1998 (Paroles en anglais ici)

Hell yeah, 1995 (Paroles en anglais ici)

If you’re not, 2009 (Paroles en anglais ici).

29 décembre 2011

Napoleon

Classé dans : Non classé — admin @ 11:30

Subhân Allah - Oh grandeur de Dieu! Ani Difranco nous met en garde contre les dangers du shirk (péché d’association) dans le monde contemporain…

V.O. V.F.
they told you your music
could reach millions
that the choice was up to you
and you told me they always
pay for lunch
and they believe in what i do
and i wonder
will you miss your old friends
once you’ve proven what you’re worth
yeah i wonder
when you’re a big star
will you miss the earth
Ils t’ont dit que ta musique
pourrait atteindre des millions
que c’était à toi de faire le choix
Et tu m’as dit :
ils paient chaque fois le resto
et ils croient en ce que je fais
Et je me demande
est-ce que tes vieux amis te manqueront encore
une fois que tu auras fait la preuve de ce que tu vaux
Oui, je me demande
Quand tu seras une étoile
est-ce que la Terre te manquera
i knew you would always want more i knew you would never be done
‘cuz everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Mais je savais que tu en voudrais toujours plus
je savais que tu n’en aurais jamais fini
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.
And the next time
that i saw you
you were larger than life
you came and you conquered
you were doing alright
you had an army
of suits behind you
all you had to be was willing
and i said i still
make a pretty good living
but you must make a killing
a killing
Et la fois suivante
quand je t’ai vu
tu étais plus grand que nature
tu arrivais, tu conquérais
ça allait bien pour toi
tu avais une armée
de costards derrière toi
il te suffisait de vouloir
Et j’ai dit
je m’en sors toujours bien
mais tu dois faire un massacre
un massacre
I hope that you are happy
i hope at least you are having fun
‘cuz everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Et j’espère que tu es heureux
J’espère au moins que tu t’amuses
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.
Now you think, so that is
the way it’s gonna be
that’s what this is all about
and i think that is
the way it always was
you chose not to notice until now
yeah now that there’s a problem
you call me up to confide
and you go on for over an hour
’bout each one that took you for a ride
Et voilà qu’à présent tu te dis :
ce sera toujours comme ça,
tout ça pour ça.
Et je me dis
ça a toujours été comme ça
tu avais choisi de ne pas le remarquer jusqu’à maintenant
Oui, maintenant qu’il y a un problème
tu me passes un coup de fil pour te confier à quelqu’un
Et tu continues pendant une heure
sur chaque personne qui t’a fait promener.
And i guess that you dialed my number
‘cuz you thought for sure that i’d agree
and i say baby, you know i still love you
but how dare you complain to me
everyone is a fucking napoleon
yeah everyone is a fucking napoleon
Et j’imagine que tu as composé mon numéro
car tu t’es dit que je serais forcément d’accord
Et je dis, mon petit, tu sais que je t’aime toujours
mais comment oses-tu te plaindre à moi?
Car chaque personne est un foutu Napoléon
Oui chaque personne est un foutu Napoléon.

Chanson extraite d’un album sublime, Dilate (1996).

J’ai aussi traduit en français “Most of the time” de Bob Dylan, reprise par Ani Difranco. Juste parce que cette chanson m’émeut, juste parce qu’elle est belle.

22 mai 2011

Je suis très en colère

Classé dans : Non classé — Tags:, — admin @ 9:00

- « … En tous cas mes patients, ça les fait cogiter l’affaire DSK! » dit ma mère, qui est psy, à la fin de sa journée.
- « Maman tu sais, on en est tous là… »
Moi aussi l’affaire DSK me fait réfléchir. Outre le court billet de blog posté sur Médiapart, j’ai exhumé une chanson d’Ani Difranco qui m’obsède ces derniers jours. Elle avait à l’époque 21 ans.

Comment cette « righteous rage » s’est-elle perdue toutes ces années dans ma mémoire? Comment ai-je pu remettre le disque sur l’étagère, trouvant la chanson fatigante et « un peu trop féministe »? Comment peut-on être « trop féministe »? Il est grand temps qu’on se réapproprie le genre comme métaphore, et que la chanson d’Ani résonne enfin comme une chanson de combat, au delà de l’underground gay et lesbien.

J’en veux à tous ceux qui partent « se battre pour les droits des femmes » sans avoir nettoyé au préalable leurs propres écuries.

Je leur envoie cette chanson au visage, à eux aussi (que ce soit pas toujours les mêmes qui prennent).

Make them apologize

cov-imperfectly.jpg

VO “assistée”
(Si vous êtes vous aussi très en colère, un bonus-surprise vous attend tout à la fin.)

my breast is cradled (ma poitrine est bercée dans la courbe de ma guitar)
in the curve of my guitar
i’m breaking strings and other things
playing hard
no, i’m not on the rag
(Non, je n’ai pas mes règles)
but i’m not on the run (Mais je n’ai pas non plus le feu aux trousses)
i am matching (défier) the big boys
one for one
and i must admit i am
having myself some fun

because the music business
is still run by men
like every business and everything
but i can sing like a sonofabitch
make them twitch around their eyes
(”tourner en bourrique”, en + sexuel)
make them apologize

he had a mean streak (il avait une mèche rebelle)
three miles wide (d’une largeur de 3 miles)
it was a long walk
to the other side
(c’était pas une mince affaire de passer en face)
she tried to get through it
holding on to her smile
(elle a pourtant essayé en s’accrochant à son sourire)
but he wasn’t worth the time it takes
to make that mistake
he just wasn’t worthwhile
she’s been under command
of the wrong man
now she’ll give you anything
except the upper hand
she was his mother, and his lover
and his wife
now she wants the luxury
of her own life

because the marriage business
is still run by men
like every business and everything
but she can sing like a sonofabitch
make him twitch around his eyes
girl, make him apologize

they all want
to lead the fight
and they know what they know alright
but there’s so much
they just don’t understand
i mean what about the other sex
what about the other hand

they only know what they’ve been told
and they are well cast
but they don’t break the mold
(ils sont bien moulés, mais ils ne cassent pas le moule)
and good sources (bonnes intentions) are not enough
so she calls their bluff
(jouer au bluff)
yeah she calls their bluff

because the revolution business
is still run by men
like every business and everything
but we can sing like a sonofabitch
make them twitch around their eyes
until they realize
they just don’t realize
© 1992 ani difranco / righteous babe music

 

Citations d’Ani en rapport :

« This righteous rage that will accompany us out of this long night »

 « I mean, why can’t all decent men and women call themselves feminists out of respect for those who fought for this ».

Grand Canyon, 2002
(poème des années Bush)

Et enfin pour le titre (”je suis très en colère”) rendons à César ce qui appartient à Ségolène.

15 juillet 2010

When I’m Gone

Classé dans : Non classé — Tags:, — admin @ 0:00

J’ai trente ans. Je partage avec vous une chanson reprise par Ani Difranco (de Phil Ochs à l’origine). Ça parle de ce qu’on appelle communément le Jugement Dernier. Traduction et commentaire en dessous.

Quand je serai parti

Il n’y a nulle part dans ce monde où je serai chez moi, quand je serai parti
Je ne pourrai distinguer le vrai du faux, quand je serai parti
Et tu ne me verras pas chanter cette chanson, quand je serai parti
Alors je crois bien que je vais devoir le faire tant que je suis là.

Je ne sentirai pas le flot du temps, quand je serai parti
Et tous les plaisirs de l’amour ne seront pas pour moi, quand je serai parti
Mon stylo ne versera pas une ligne de chanson, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.

Je ne respirerai pas l’air vigoureux, quand je serai parti
Je ne pourrai même pas me soucier de mes inquiétudes, quand je serai parti
On ne me demandera pas de faire ma part, quand je serai parti
Alors il va falloir la faire tant que je suis là.

Je ne courrai pas me mettre à l’abri de la pluie, quand je serai parti
Je ne souffrirai même pas de mes peines, quand je serai parti
Je ne saurai dire qui est louable et qui est critiquable, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.

Je ne verrai pas le doré du soleil, quand je serai parti
Tous les soirs et les matins ne seront qu’un, quand je serai parti
Je ne pourrai chanter plus fort que les armes, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.

Mes jours ne seront plus des danses délicieuses, quand je serai parti
Et les sables se déroberont à ma vue, quand je serai parti
Je ne pourrai ajouter mon nom au combat, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.

Je ne pourrai pas rire des mensonges, quand je serai parti
Ni demander comment, et quand, et pourquoi, quand je serai parti
Je ne pourrai vivre avec assez de fierté pour mourir, quand je serai parti
Alors il va falloir le faire tant que je suis là.

(traduction VP)

Nan, sans dec, c’est le jugement dernier! Te rends-tu compte, honorable lecteur, que tous ces méchants barbus qui vocifèrent sur les chaines satellitaires ne parlent pas d’autre chose? C’est une question de forme, en somme - “une certaine esthétique de la réception”, comme dit mon oncle Sadok en souriant lorsque nous traversons la ville le vendredi à l’heure du déjeuner. Mais sur le fond, c’est kif-kif!
L’autre soir à la prière du coucher, un frère africain me dit : “Trente ans… Aux anniversaires on fait la fête, alors qu’on devrait pleurer sur le temps perdu, et le peu qu’il nous reste avant d’être confrontés à Dieu!” Donc on est bien d’accord, c’est à peu près kif-kif. Maintenant, une ultime question : à qui profite le malentendu?

On va fonder le Comité pour la Réhabilitation du Jugement Dernier! Rien n’est plus urgent pour la France. D’ailleurs c’est un projet en vue duquel j’œuvre secrètement depuis plusieurs années déjà. Cela fait plus de deux ans que j’ai traduit “Righteous Babe” en arabe et que j’ai inauguré ce blog. J’ai prêché pour notre Sainte Patronne, un peu dans le désert il faut bien le dire. Mais l’ouverture des souscriptions pour le CRJD interviendra sous peu. Préparez-vous, les places seront chères bien entendu ;-).

J’ai mes trente ans demain, mais en fait ça fait un moment que je les sens. Peut-être à cause de ce projet dans lequel je me suis embarqué. Faut dire, voilà bien un projet d’âge mûr…

11 octobre 2009

Subdivision, et l’alignement de la rue Gabriel Péri

Classé dans : Non classé — Tags:, , — admin @ 17:24

 

La banderole devant ma maisonCes jours-ci, grosse mobilisation à Antony autour des maisons menacées par un plan d’alignement (dont la mienne). Voir ici le site de l’ASPEA et mon témoignage . Bien sûr, ça me fait penser à la chanson d’Ani « Subdivision », qui parle de nos villes. Cette chanson s’applique si bien à Antony…

Subdivision

Paroles en anglais ici.

Les blancs ont tellement peur des noirs,
Ils tracent au bulldozer leurs petites routes qui tortillent dans la campagne, pour y installer leurs petites maisons
Tandis que l’Amérique voit son cœur arraché, le mur de Berlin court encore sur Main Street, séparant l’Est et l’Ouest.
Et rien ne bouge, pas même une souris, dans les commerces barricadés et les maisons en ruine
Alors ils nous accrochent des bannières colorées sur chaque lampadaire
Rien que pour nous prouver qu’ils n’ont aucunes manières, qu’ils sont sans merci, qu’ils sont insensés.

 Et je me demande ce qu’il faudra pour que ma ville se relève
D’abord admettons nos erreurs, puis ouvrons nos yeux
Les fantômes des vieux buildings hantent les parkings
Dans ces villes du bon voisinage que l’histoire a oubliées.

 Je me rappelle la première fois que j’ai vu quelqu’un dormir sur le trottoir gelé
Je me suis dit : je ne peux pas simplement passer mon chemin, ce n’est pas possible…
Mais j’ai appris en suivant l’exemple à mettre encore un pied devant l’autre
C’est incroyable ce qu’on apprend tous à faire
Et nous sommes conduits par le déni comme des agneaux à l’abattoir
Au service d’empires de style et de limonade acidulée
Sur la route de la ferme et ses quatre voies qui mènent au centre commercial
Nos rêves ne sont que guillotines sur le point de s’abattre.

 Et je me demande ce qu’il faudra pour que mon pays se relève
D’abord admettons nos erreurs, puis ouvrons nos yeux
Ou alors ce n’est plus l’affaire que d’une dernière décision absurde
Et l’Amérique La Belle n’est plus qu’une division béante.

(Traductions VP)

[Une bonne version mp3 est en accès libre (écouter icitélécharger là), dans le cadre de “daytrotter session” (avec aussi d’autres chansons plus récentes et le poème “coming up”)]

Je me rappelle avoir lu il y a quelques années qu’Ani Difranco devait être l’invitée de la première émission télé du pays (david letterman show, je crois) mais elle avait voulu chanter cette chanson : la chaîne voulait qu’elle en chante une autre, alors elle a décliné l’offre.

Sur ce, bonne nuit !

[En fait j’avais déjà traduit cette chanson il y a plus d’un an et demi, alors que j’étais au Caire pour une rencontre d’études doctorales sur « les littéralismes dans les monothéismes ». Dans la chambre d’hôtel je pensais à mon pays, et à ces deux chansons. Comme y’avait pas internet je l’ai pas posté sur le moment, après j’ai oublié. Donc je poste aujourd’hui Grey, une chanson introspective que j’avais commencé par traduire, suivie de Subdivision.]

10 juin 2009

Landing Gear

Classé dans : Non classé — Tags: — admin @ 16:06

 

couverture de l’album

Nouvelles du front de la rédaction : ces temps-ci, ça sort, ça n’arrête pas de sortir. Alors j’ai régulièrement dans la tête cette chanson, Landing Gear. Une chanson composée par Ani - préméditée au moins - pendant qu’elle accouchait, chez elle, en janvier 2007. Paroles en VO ici. Musique là, piste numéro 10.

Train d’atterrissage

Eh, petit sac de sucre flottant dans sa biosphère,
Rassemble le courage de préparer ton train d’atterrissage
Et sors me rejoindre
Car je suis aussi fatiguée qu’un ours polaire qui se noie,
Nageant de ci de là, cherchant une embarcation,
Et il fait Dieu-horriblement chaud dehors…
Et cesse de me donner ton coup de pied dans la côte chaque fois qu’Adam raconte ce qu’il a fait :
« L’homme crée la femme », dit-il, agitant ses mains en l’air comme Mister Showbiz

Tu vas adorer ce Monde,
Dû-ce être la dernière chose que je ferai
L’énorme blague extravagante
avec son nappage de sauce chocolat doux-amer
Pour quelqu’un qui n’est même pas encore là
Regarde combien le monde t’aime!
Regarde combien le monde t’aime!

Les bougies rapetissent, la musique s’estompe
Ta piñata est déformée
C’est le moment de naître.
Et la mort est à la porte, faisant du démarchage pour ce sanguinolent démodé
Ici-même, dans la Maison de la Création
Réplique du dessoûlement à l’instant de Révélation

Tu vas adorer ce Monde,
Dû-ce être la dernière chose que je ferai
L’énorme blague extravagante
avec son nappage de sauce chocolat doux-amer
Pour quelqu’un qui n’est même pas encore là
Regarde combien le monde t’aime!
Regarde combien le monde t’aime!

Cet hiver j’ai traduit deux autres chansons du même album ici.

19 avril 2009

Blog fermé pour cause de refondation

Classé dans : Non classé — admin @ 16:24

Au cours de l’année 2008, ce blog me servait de temps en temps de défouloir en marge de mon travail de thèse. La perspective d’un dénouement commence à se profiler, me permettant enfin à terme  inchallah de partager le cœur de cette histoire. Donc j’aime autant remballer tous ces textes provisoires (et, il faut bien le dire, souvent incompréhensibles…).

 

Ani Dif

Je rassemblerai sous peu mes quelques traductions afin qu’elles restent disponibles aux amateurs francophones d’Ani Difranco, désintriquées de mes propres réflexions sur le travail ethnographique.

A bientôt.
Vincent

4 avril 2009

Le plongeon du cygne

Classé dans : Non classé — Tags: — admin @ 11:41

 

ADF à la guitare






Swan Dive Le plongeon du cygne
i’m cradling the softest, warmest part of you in my hands
feels like a little baby bird fallen from the nest
i think that your body is something i understand
i think that i’m happy
i think that i’m blessed
Je berce ta plus douce partie, la plus chaude, entre mes mains,

On dirait un petit oiseau tombé du nid,

Je pense que ton corps est une chose que je comprends.

Je pense que je suis heureuse.

Je pense que je suis bénie.
but i’ve had a lack of inhibition
i’ve had a loss of perspective
i’ve had a little bit to drink
and it’s making me think
that i can jump ship and swim
that the ocean will hold me
that there’s got to be more
than this boat i’m in
Mais j’ai manqué d’inhibition,

J’ai eu une perte de perspective,

J’ai un peu bu,
et cela me fait penser

Que je peux sauter par dessus bord et nager

Que l’océan me tiendra

Et qu’il doit bien y avoir plus

Que ce bateau à bord duquel je me trouve.
they can call me crazy if i fail
all the chance that i need is one-in-a-million
and they can call me brilliant
if i succeed
gravity is nothing to me
i’m moving at the speed of sound
i’m just gonna get my feet wet
until i drown
Ils peuvent bien me dire folle si j’échoue,
Il me faut juste une chance sur un million
Et ils peuvent me dire brillante
si je réussis,
La gravité n’est rien pour moi,
Je me déplace à la vitesse du son,
Et je veux me mouiller les pieds
Jusqu’à me noyer.

i teeter between tired
and really, really tired
i’m wiped and i’m wired
but i guess that’s just as well
‘cuz i’ve built my own empire
out of car tires and chicken wire
and now i’m queen of my own compost heap

and i’m getting used to the smell
Je vacille entre fatiguée,
et vraiment vraiment fatiguée,
Je m’essuie et je me prends les câbles
Mais sans doute c’est très bien ainsi
Car j’ai bâti mon propre empire
Avec des pneus de voiture et les bouts de ficelle du poulet,
Je règne sur ma pile d’ordures en décomposition,
Et je m’habitue à l’odeur.
i’ve had a lack of information
i’ve had a little revelation
i’m climbing up on the railing
trying not to look down
i’m going to do my best swan dive
into shark infested waters
i’m gonna pull out my tampon
and start splashing around
Mais j’ai eu un manque d’information,
J’ai eu une petite révélation,
Je grimpe sur la balustrade
Essayant de ne pas regarder en bas,
Puis je ferai mon meilleur plongeon de cygne
Dans les eaux infestées de requins,
Je tirerai mon tampon
Et me mettrai à asperger tout autour.
‘cuz i don’t care if they eat me alive
i’ve got better things to do than survive
i’ve got the memory of your warm skin in my hands
and i’ve got a vision of blue sky and dry land
Car cela m’est égal s’ils me mangent vivante,
J’ai bien mieux à faire que de survivre,
J’ai la mémoire de ta peau chaude entre mes mains,
J’ai une vision de bleu ciel et de terre sèche.

i’m cradling the hardest, heaviest part of me in my hands
the ship is pitching and heaving
our limbs are bobbing and weaving
i think this is something i understand
i just need a couple vaccinations
for my far-away vacation
i’m gonna go ahead and go boldly

‘cuz a little bird told me
that jumping is easy
that falling is fun
right up until you hit the sidewalk
shivering and stunned
Je berce la plus dure, la plus lourde partie de moi entre mes mains,
Le bateau tangue, se soulève dans la houle,
Nos membres, bringuebalants, s’entrelacent,
Et je pense qu’il y a là une chose que je comprends.
Il me faut simplement quelques vaccinations
Pour des vacances lointaines
Je vais y aller, et y aller franchement,
Car un petit oiseau m’a dit
Que sauter est facile,
Que tomber est rigolo,
Jusqu’à ce que tu t’écrases contre le trottoir,
Tremblotant et sonné.
they can call me crazy if i fail
all the chance that i need is one-in-a-million
and they can call me brilliant
if i succeed
gravity is nothing to me
i’m moving at the speed of sound
i’m just gonna get my feet wet
until i drown
Ils peuvent bien me dire folle si j’échoue,
Il me faut juste une chance sur un million
Et ils peuvent me dire brillante
si je réussis,
La gravité n’est rien pour moi,
Je me déplace à la vitesse du son,
Et je veux me mouiller les pieds
Jusqu’à me noyer.

Ani Difranco (1998)
Traduction de VP. En V.O. ici.

Autre vidéo ici (plus expressive, le son est moins bon), et même une à Paris.

Achetez Ani.

21 janvier 2009

Obama et les hommes qui accouchent

Classé dans : Non classé — Tags:, , , , — admin @ 12:33

 

Obama féministe

Hier soir, à Paris, je voulais fêter son arrivée au pouvoir (en novembre, j’étais au Yémen, où les gens s’en moquaient). On m’a encore dit, en soupirant : « Boah, oui, c’est vrai… Au moins, c’est un beau symbole… ». Non : Obama n’est pas un symbole, c’est un symptôme. Là est la différence entre Obama et Ségolène, entre l’enthousiasme qui s’est levé aux Etats-Unis et les petites stratégies du parti socialiste en  2006 : « On va prendre une femme, ça fera un beau symbole, et comme ça on gagnera… » La machine médiatique a suivi, pas les électeurs.
Le problème, il me semble, est encore au fond celui de l’intellectualisme français (Bourdieu), et d’un débat public monopolisé par des formes rhétoriques qui s’y déploient selon leurs lois propres : plus personne n’est aux commandes, il n’y a plus d’auteurs, juste des « paradigmes ». Du coup, si certains ont des velléités d’agir, c’est surtout qu’ils ne se sont pas aperçus à quel point tout cela est creux. Je crois vraiment qu’il y a eu des gens au PS qui se sont dit : « Il nous faut un leader qui accouche de l’Histoire : on va prendre une femme ! ». Et le pire, c’est que personne n’a pu les arrêter. Jusqu’à aujourd’hui, nous sommes collectivement incapables de déjouer ce genre de littéralisme creux.
L’enjeu du féminisme tel que je le comprends - et Ani avec moi je crois, n’est pas tant de mettre des femmes au pouvoir, que de savoir discerner entre les Hommes capables d’accoucher et les autres. Mais j’ai l’impression que les Français sont largués, loin de leur corps, loin de leur monde, et spectateurs d’une intrigue qui leur reste hermétique. Et je me dis que c’est peut-être bien l’effet pervers de la pirouette de Chirac, qui nous a épargnés d’être en ligne de mire après le 11 septembre. Car pendant ce temps là, ailleurs, il se passait des choses : la tête ne réfléchit pas pareil quand le corps est en ligne de mire. Dans l’Amérique de Bush aussi il se passait des choses ; ce blog est là pour en témoigner (voir notamment le post Bateson, Ani Difranco et les chats). Je le laisse donc en l’état, s’il peut contribuer à faire connaître les mots d’Ani Difranco durant la décennie 2000. Et tant pis pour l’incohérence de mon propos à moi, ne faites pas attention, ça s’éclaircira plus tard.

Tant qu’on y est, voici quelques bons présages pour 2009.
…sans oublier la chanson d’Ani sur Obama : …I trust that you are a civil servant…

1 janvier 2009

Red Letter Year / Alla This

Classé dans : Non classé — admin @ 4:04

2 chansons traduites à l’occasion de mes voeux pour 2009. Musique ici.

Les traductions sont faites à la va-vite… corrections bienvenues!

Red letter Year

Le soir de la nouvelle année, on a fait péter les champis et dansé dans la maison
Faisant de la musique avec tout ce que nous trouvions
L’incantation remplaçait les résolutions
Et nous firent le vœu d’accomplir chaque perfection qui nous serait donnée.

Et les déesses dirent mot que ce serait une année aux lettres rouges
Sans mentionner tout ce qui allait changer par ici
Et c’est aussi bien que nous n’ayons pas été enflés d’effroi
Mais avec des visions de prunes confites (= présages de la nuit de Noël) dansant dans nos têtes.

D’abord tu plonges, puis la remontée te donne le relief
Et quand tu atteins la surface, tu ne vois que tes amis,
Alors tu attrapes ton crayon rouge et tu surlignes la photo en arrière plan
Et finalement le monde entier est fait d’une seule ligne ininterrompue.

Et quand tu te réveilles malade comme un chien
La tignasse en mauvais état
Debout sous une pancarte allumée et les mots « à l’antenne »
Et que l’eau monte, arrive de tous côtés
Souviens-toi simplement que tu es là, tu as toujours été là.

Et représentant la race blanche
Un homme à la tête de singe
Nous survole en hélicoptère
En sifflotant Dixie et en faisant l’idiot.
Dans une ville qui pourrait te mettre un pistolet sous la gorge,
Ou arracher le toit de ta maison,
Une moisissure remonte les murs
Et s’endort dans tes poumons.

Et toi et moi savons tous les deux boire
Donc nous aurons toujours tu travail dans cette ville
Et d’ailleurs la police stationne au pont
Et empêche le passage au niveau supérieur
Alors sortons des tabourets de bar
Et mettons-nous aux premières loges
Pour un instant déroutant
Ils vont montrer la réalité à la télé.

Alla this

Je ne resterai pas immergée
Dans cette malédiction ultra-violente
Je ne te laisserai pas faire de moi un outil
Je garderai libre mon esprit et mon corps
Bye bye la minutie du théâtre quotidien
Je me développe exponentiellement
Je suis conscience sans identité

Je suis bien des choses
Et faites de toute chose
Mais je ne serai pas ta caution
Je n’irai pas traîner dans ton drive-thru
Et je ne regarderai pas ton « son et lumière »
J’ai des endroits bien meilleurs où aller

Je maintiendrai la vérité
Que je connaissais enfant
Je ne mettrai pas en forfait ma créativité
Devant un monde tout disposé pour moi
Je regarderai tout autour de moi
Et ferai le vœu de garder en tête
Que tout cela (alla this) n’était que l’idée de quelqu’un
Ce pourrait aussi bien être la mienne.

Et je ne te louerai pas mon temps
Je ne te vendrai mon cerveau
Je ne prierai pas un Dieu mâle
Parce que ce serait une folie
Et je ne peux encourager les troupes
Car ils sont dupés jusqu’au dernier
Et je ne fermerai pas l’œil d’une paupière
Jusqu’à ce que les femmes se soient rassemblées

 

+ School Night, etc.

Sur Youtube, je viens de dénicher « School night », une des plus belles chansons d’Ani, sur la séparation, avec les paroles en anglais, version Karaoké

Oooooooooooooh!

Oh, Merveilles de Youtube! Ani Difranco à 23 ans, en 1994! Une émission d’une heure, avec interview de 10 minutes et le reste de concert… Lââââââ ilaha illa lllllâââââââh!

mmmm et puis 15 ans plus tard, Ani interviewée par le magazine “Mindful Mama (maman attentionnée)”… J’adore! J’adore.

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